Nous avons repris ci-dessous l'essentiel du témoignage d'Eugène :
Comment la Communauté du Chemin Neuf a-t-elle été fondée
en Côte d'Ivoire?
A Abidjan, en 1985, des assemblées de prière se tiennent dans une salle mise à disposition par les Dominicains, qui ont en charge l'aumônerie des étudiants. Eugène Hameidat participe à ces assemblées.
Le Renouveau commence à peine en Côte d'Ivoire, où la Communauté du Chemin Neuf n’est pas encore connue. (Ce serait le père d'Etienne Vetö, professeur à l'université d'Abidjan, qui aurait donné en Côte d'Ivoire l'impulsion charismatique, à travers le groupe de prière du lycée Sainte Marie.)
Alors qu'on a déjà fait intervenir un prêtre (qui est un jésuite), l'année précédente, le groupe se réunit pour choisir le prochain intervenant. Victor Adangba propose que l'on consulte Laurent Fabre, que connait aussi Agathe Laflèche. Victor appartenait à l'époque à un groupe charismatique universitaire, le groupe Ephata.
A cette réunion du petit groupe, on discerne qu'il est convenable d'inviter Laurent Fabre ; on l'invite, il accepte, il vient en compagnie de François-Xavier Getti. Il prêchera deux retraites (sur le style des retraites ignaciennes de cinq jours) fin Juillet et début Août 1986.
Au cours de l’une de ces retraites, Eugène et son épouse Malou reçoivent un appel à évangéliser et Laurent les invite à une formation aux Pothières, pour un an.
A cette formation aux Pothières participera aussi Victor Adangba, c'est là qu'il sera appelé au sacerdoce, et à entrer dans la Compagnie de Jésus. Il y aura aussi François Zongo, parti ensuite au Congo avec François-Xavier. Eugène note combien la Communauté garde de recul par rapport à tous ceux qui participent aux formations, laissant chacun trouver son propre chemin, aussi bien dans la Communauté, que dans toute autre structure, sans vouloir influencer aucun choix.
Cependant, après avoir suivi les exercices spirituels pendant trente jours, les Hameidat devenus membres de la Communauté du Chemin Neuf, vont la fonder en Côte d’Ivoire où elle n’est pas encore présente. Ils reviennent à Abidjan avec leurs cinq enfants en 1987, envoyés par la Communauté.
Deux ans après leur retour en Côte d'Ivoire, un prêtre de Bouaké , pendant un séjour qu'il fait en France, participe à une session Cana, en parle à l'évêque, et signale la présence de deux membres de la Communauté à Abidjan ; on découvre alors que la lettre écrite par Laurent Fabre au Cardinal Iago ne lui était jamais parvenue.
L'évêque de Bouaké demande qu'une session Cana se tienne à Bouaké, Laurent accepte sous la condition qu'une session Cana se tienne aussi à Abidjan. Il y aura donc en 1989 une session Cana à Bouaké et une autre à Abidjan, avec la participation de Laurent Fabre, François Cartier, Jacques Monfort et Henri Rakotoarissoa.
Pendant ces deux années, en qualité de Responsable du Renouveau Charismatique, Eugène a développé les groupes de prière, qui sont maintenant au nombre de soixante-quatre au lieu de dix lors de sa prise de responsabilité. Fidèle aussi à sa certitude que la formation est nécessaire, il a organisé des formations pour les bergers et responsables des groupes de prière.
En 1990 il y aura une formation Emmaüs (formation des disciples) spécialement aménagée pour la circonstance, mais semblable pour le fond aux sessions organisées en France.
En 1991 une deuxième retraite Emmaüs se tient avec des frères du Congo, et Henri, Jacques et Laurent participent à l'animation. A la fin de cette session il y aura un appel à discerner l'entrée dans la Communauté, avec l'accord du Renouveau Charismatique, représenté par Eugène.
Ensuite sera mis en place un « cheminement communautaire », car la Communauté n'est pas visible en Côte d'Ivoire. La rencontre se tiendra en dehors du cadre Emmaüs, une trentaine de frères désirent aller plus loin.
Hasso Beyer vient de Janvier à Septembre 1991.
Arrivé en Septembre 1991 comme séminariste au service de la paroisse Saint Michel Adjamé (Abidjan) Henti Rakotoarissoa est désigné comme aumonier des jeunes du diocèse.
A la même époque Malou est secrétaire du Cardinal, et Eugène responsable de la Procure des Missions Catholiques, après avoir quitté ses responsabilités au Renouveau Charismatique.
On continue la formation vers un cheminement communautaire, avec une vingtaine de frères qui persévèrent.
D'autres vont faire le cycle A, comme les Tuyo, Séraphin N'Datien, Aline Gbetia. Les Tuyo resteront au service de la Communauté pendant deux ans, d'abord à Grenoble, puis à Abidjan.
L'évêque d'Abidjan souhaite reconnaitre plus encore les frères, il décide de leur confier un lieu, un lieu de fondation et un lieu de mission. C'est ainsi que le foyer de jeunes travailleuses de Cocody, créé par les soeurs de l'Assomption, qui l'ont cédé au diocèse, est confié à la Communauté du Chemin Neuf.
Après le séjour de Geneviève Marron, lui succédera Catherine Bernit.
D’après un entretien avec Eugène Hameidat le 25 Mars 2010, en la Solennité de l’Annonciation.
